Entre les murs du Couvent d'Oberbronn, où nous avons nos marques depuis près de 20 ans, nous avons travaillé une petite semaine durant sur Hans Joachim Burgert. 

Le stage animé par Anja Lüdtke nous a permis à nous aussi de penser d'abord à "la forme graphique", en s'imprégnant des principes et des oeuvres de Burgert. . 

Pour cela, nous avons donc tous travaillé sur la même phrase, "Zeit ist Bewegung im Raum*". Initiative que j'ai trouvée très intéressante car cela nous a permis de comparer mot à mot, et lettre à lettre, le traitement que chacun faisait de cette phrase. 

Voici quelques-uns de nos boulots. 

* "Le temps, c'est le mouvement dans l'espace."  J. Joubert

Artiste complet, Burgert (1928-2009) était calligraphe, peintre, musicien, éditeur, sculpteur, typographe... 

Après la guerre, lorsqu'il revient à Berlin, et devant cette ville complètement dévastée, il décide de réinventer, de refonder les règles classiques de la calligraphie. Au diable l'académisme, la rigidité de la calligraphie traditionnelle ... il va désormais privilégier le mouvement, le rythme, la tension, et inventer un nouveau mode d'expression des émotions portées par un texte.

Désormais les lettres et les mots ne seront plus froids, figés, mécaniques, mais ils devront par leurs lignes, et leur agencement traduire et symboliser l'interprétation que se fait l'artiste d'un texte. 

Hans Joachim Burgert est le père de la calligraphie moderne et en cela, il a influencé tous les grands calligraphes actuels. (comme nous par exemple).

Entre les murs du Couvent d'Oberbronn, où nous avons nos marques depuis près de 20 ans, nous avons travaillé une petite semaine durant sur Hans Joachim Burgert. 

Nous avons expérimenté une nouvelle technique : l'aquarelle et les crayons aquarellables. Juste pour jouer.

Une tentative d'apprivoisement bien plaisante !

Lors d'un stage de juin, avec Edwige Timmermann, les 2/3 de Lobriane a travaillé sur des alphabets étrangers.

Travaux d'approche...

Puis encore quelques jours pour s'approprier le nouveau matériau.

Ecrire avec deux mains gauches, quand on y est contraint... tout un art !

Une Neuland (voir l'article ici) épaisse, trapue, stable, et une cursive romaine légère, fine et souple. L'une est bien campée sur son socle, l'autre déploie ses ailes.

Chercher à associer les deux est plein de promesses de contraste,  mais le travail en amont est ardu !

Une écriture, ou une typo ? On s'y casse facilement les dents, mais certains s'en sortent mieux que d'autres, c'est évident...

Toute l'année 2024 a été consacrée à la mise au point d'un alphabet dont les lettres devaient s'inscrire dans un cercle. Facile parfois, plus complexe pour certaines lettres qui refusent de se laisser enfermer.

Dans un deuxième temps, agencer les lettres entre elles, puis les mots. Et vite, sortir de l'étau, exploser la limite  !

Pour rassembler des travaux épars, pour conclure un cours ou un stage, pour témoigner, présenter...  Ces feuilles qu'on relie, qu'on replie, qu'on colle, qu'on coud, deviennent un petit leporello, fermé d'un fil, d'une lanière ou d'un bouton : un petit objet précieux qu'on prendra toujours beaucoup de plaisir à feuilleter !

Une belle calligraphie pour commencer, puis un peu de réflexion pour trouver ce qui doit être coupé, ou pas, un bon stylet de gaufrage, un bon cutter, et le tour est joué !